« Pas mort. Pas mort », me suis-je répété. Et c’est là que j’ai compris où j’étais. Il n’y avait qu’un seul endroit possible. Avec ma famille, Miig, Wab et les autres, je serais dans le bois – je ne serais pas blessé et sûrement pas tout seul. Je savais que j’étais dans l’endroit qu’on cherchait à fuir, là où les Autochtones se faisaient emmener pour disparaître à tout jamais. J’étais dans un des nouveaux pensionnats, construits à l’image des anciens, où le gouvernement nous entassait de force pour mener toutes sortes d’expériences et « tuer l’Indien dans l’enfant ». Le monde tel que nous le connaissons n’est plus. Les épidémies et les catastrophes naturelles ont déferlé sur la planète, emporté des millions de personnes et privé les survivants de la faculté de rêver. Seuls les peuples autochtones ont su la conserver dans la moelle de leur os. Depuis, ils sont traqués sans relâche par le gouvernement, qui les enferme dans des pensionnats pour récolter leurs précieux rêves. Frenchie, un jeune Métis, a vu ses proches disparaître dans ces lieux de torture. Depuis, il fuit vers le nord avec sa famille d’adoption : des rescapés de tous âges qui, comme lui, cherchent à fonder une nouvelle communauté et à vivre en paix. Mais quand Frenchie se réveille seul dans le noir, il comprend tout de suite où il a échoué et qu’il lui faudra surmonter bien des obstacles pour s’échapper. Pendant ce temps, à l’extérieur, sa famille d’adoption remue ciel et terre pour le retrouver, en dépit de multiples dangers. Quand leurs chemins se croiseront enfin, Frenchie devra décider jusqu’où il est capable d’aller – et combien d’amis il est prêt à trahir – pour survivre. Après l’immense succès que fut Pilleurs de rêves, Cherie Dimaline nous donne une suite aussi captivante que terrifiante qui hantera les lecteurs bien après la dernière page tournée.